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Remaniement: Ce que ça coûte!

Posté par Sophia le 2019-10-14
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Le remaniement du gouvernement s’est soldé finalement par le départ de 21 ministres et l’arrivée de 6 nouveaux. Cette situation se traduit par des engagements des finances de l’Etat. En effet, les nouveaux ministres comme les sortants ont droit à des indemnités.

Pour couvrir ces dépenses attendues, le ministère des Finances a déjà mis en branle le dispositif. La priorité est accordée aux nouveaux arrivants  qui perçoivent une prime d’investiture de 10.000 DH pour chaque ministre nommé et le double pour le chef du gouvernement. L’idée est que les nouveaux  ministres puissent étoffer leur garde-robe, en costumes, chemises et cravates et des tailleurs ou autres robes et djellaba pour les femmes.

La machine est tellement rodée que les chèques étaient prêts au moment de la passation des pouvoirs. De leur côté, ceux qui quittent le gouvernement ne partent pas les mains vides. Un décret, qui organise ces opérations, prévoit une indemnité de cession de fonction. Ainsi, les partants ont droit à 10 fois leur rémunération mensuelle forfaitaire. En fait, il ne s’agit pas d’une prime de 10 mois de salaire, 60.000 DH multipliés par 10, soit 600.000 DH comme cela a été écrit ici et là.

Dans la réalité, ils ne perçoivent que 260.000 DH, soit 10 fois leur rémunération mensuelle forfaitaire fixée à 26.000 DH. Le chef du gouvernement a droit à 320.000 DH (32.000 x 10). Cette disposition est prise par le ministère des Finances afin d’assurer la couverture de leurs dépenses, sachant que leurs salaires s’arrêtent à la nomination des nouveaux ministres.

C’est à partir de ce moment que le dispositif des pensions de retraite des ministres peut être activé. Ainsi, les partants sont invités à prendre attache avec un service du ministère des Finances, délocalisé à la Primature. Ils doivent remettre les pièces justificatives de leurs revenus.

Et pour cause, les pensions servies aux membres du gouvernement sont conséquentes, eu égard aux montants accordés dans le secteur privé.  Ainsi, le chef du gouvernement perçoit une pension de 48.000 DH par mois, les ministres un peu plus de 39.000 DH et les secrétaires d’Etat 30.000 DH. Elle est calculée sur la base de 1 fois et demie leur rémunération mensuelle forfaitaire. Et cela sans y avoir cotisé. Ce n’est pas le cas des parlementaires.

Après le décès du ministre, la moitié du montant est servie aux ayants droit. Sa gestion est confiée à la Caisse marocaine des retraites. Cette pension n’est accordée qu’aux anciens ministres dont le revenu mensuel est inférieur à 39.000 DH. Si, par exemple, un ancien ministre retrouve son poste d’origine où il avait un salaire de 22.000 DH, l’Etat se chargera de lui verser la différence, de sorte que son revenu mensuel ne soit pas inférieur au seuil de 39.000 DH.

Pour bénéficier de cette pension, les anciens ministres doivent remettre chaque année au service concerné une déclaration sur l’honneur dans laquelle ils déclinent leurs revenus. Cette procédure est jugée désobligeante pour certains anciens ministres. D’autres qui travaillent dans le secteur privé n’ont jamais prétendu à cette pension.

Par ailleurs, le salaire est divisé en quatre parties dont la première est la rémunération mensuelle forfaitaire qui est de 32.000 DH pour le chef du gouvernement, 26.000 DH pour le ministre et 20.000 DH pour le secrétaire d’Etat. A cela s’ajoute une indemnité de représentation de 18.000 DH pour le chef du gouvernement, 14.000 DH pour le ministre et 10.000 DH pour le secrétaire d’Etat.

En outre, chaque membre de l’exécutif bénéficie d’une indemnité représentative de logement de 15.000 DH et une autre de frais de 5.000 DH. Toutefois, ceux qui bénéficient d’un logement meublé et pourvu en vaisselle, verrerie et argenterie n’ont pas droit à l’indemnité de logement et celle des frais (20.000 DH par mois pour les deux).

Ceux qui ont eu droit à un logement non meublé, percevront une indemnité forfaitaire mensuelle de 5.000 DH, représentative des frais d’ameublement, de vaisselle, de verrerie et d’argenterie. L’ex-ministre de la Fonction publique, Mohamed Benabdelkader avait tenté de relancer le projet d’augmentation des salaires des hauts cadres, des ministres et des cabinards, préparé par un de ses prédécesseurs. Mais cette idée a été finalement abandonnée à cause des risques de contestation populaire qu’elle suscitait.

Au niveau des cabinets ministériels, le chef du gouvernement a droit à 8 collaborateurs dont un chef de cabinet, 6 conseillers techniques et un attaché de presse. Un ministre dispose d’un chef de cabinet, 5 conseillers techniques et un chef de secrétariat particulier.

Quant au secrétaire d’Etat, il n’a droit qu’à un chef de cabinet et 2 conseillers techniques. Leurs rémunérations sont fixées par un dahir. Ainsi, le salaire du chef de cabinet s’élève à 15.584 DH, du conseiller technique à 10.259 DH et du chef du secrétariat particulier à 7.336 DH.

Voitures de service, téléphone, eau, électricité, …

Les membres du gouvernement bénéficient d’autres avantages. Trois voitures de service sont mises à la disposition du chef du gouvernement, deux pour chaque ministre et une pour le secrétaire d’Etat. En outre, les factures d’eau, d’électricité, de chauffage et de téléphone sont prises en charge par l’Etat. A cela s’ajoute un autre avantage au niveau du personnel de maison. Celui du chef du gouvernement comprend un maître d’hôtel, un chef cuisinier, un aide cuisinier et un jardinier. Le ministre dispose d’un maître d’hôtel, d’un cuisinier et d’un jardinier.

Mohamed CHAOUI

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