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« Avec la loi ELAN, l’architecture est réduite à portion congrue »

Posté par Layla le 2018-07-09
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Construction de maison à Godewaersvelde, dans le Nord.

Tribune. Sous les coups de boutoirs de la mondialisation, de la révolution numérique, de la crise climatique, la société française se transforme et le gouvernement tente de s’adapter au maelström socio-économique qui bouleverse notre modèle social et politique. La tentation est grande de faire table rase du passé. Le projet de loi « évolution du logement et de l’aménagement du numérique » (ELAN) n’y échappe pas, avec les mesures radicales prises à l’encontre des règles qui fondent les conditions d’exercice des architectes et de la place de l’architecture dans la société.

Ce n’est pas la première fois que l’architecture est considérée comme superfétatoire. Ce fut le cas dans les années 1960 et 1970, où les services de l’Etat ont, avec la même intention, donné les clés de la construction du logement aux grandes entreprises du bâtiment. Elles ont beaucoup construit, vite, pas cher mais souvent mal, et cinquante ans après, nous en payons encore le prix social et économique.

Le projet de loi ELAN supprime les règles régissant l’exercice de la profession depuis plus de trente ans : pourquoi pas ? Encore faut-il le faire en toute conscience des conséquences, ne pas jouer aux apprentis sorciers en détruisant sans réformer, sans faire mieux, alors que le cadre législatif existant a donné à l’architecture française son exemplarité et sa renommée internationale.

La culture, l’architecture, s’accommodent mal de la loi du plus fort. Elles ont besoin d’une politique publique éclairée, qui édicte des règles simples, efficaces pour gérer les liens entre les acteurs dont le poids économique est très inégal. Face à la complexité du réseau d’acteurs dans l’acte de construire, les règles garantissent aux architectes d’exercer une mission où se crée la forme en servant l’usage. Réduire leur champ d’action, nier l’indépendance de leur exercice condamnent l’architecture vivante, et donc notre patrimoine, à la médiocrité.

Une règle libère…

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